Contexte

Une terminologie non appropriée sera souvent à l’origine de nombreuses confusions, d’imprécisions et par conséquence, de nombreuses erreurs d’interprétations. Bien choisir ses mots, les définir avec soin, et les contextualiser est une étape indispensable pour transformer des idées complexes en connaissances accessibles à votre cible.

L’aspect sémantique et terminologique est essentiel dans la popularisation ou la vulgarisation de contenus, car il influence directement la clarté, la précision et l’impact du message auprès du public. Voici pourquoi :

Importance de la terminologie : Précision et crédibilité

Lors de la vulgarisation, il est crucial d’utiliser des termes exacts qui reflètent fidèlement le concept à transmettre. Une terminologie incorrecte peut déformer le sens ou introduire des ambiguïtés. Exemple : En physique, confondre “énergie” (concept spécifique) avec “force” peut induire en erreur.

Simplifier sans dénaturer

La terminologie permet d’identifier les termes complexes et de les adapter pour un public non-spécialiste, tout en restant fidèle au concept.

Crédibilité

Utiliser une terminologie correcte montre une maîtrise du sujet, renforçant la confiance de l’audience dans le contenu proposé.

Importance de la sémantique : Clarté et accessibilité

Adaptation au contexte et au public

La sémantique aide à choisir des mots et des formulations qui résonnent avec les expériences et les connaissances préalables de l’audience. Elle permet d’utiliser des analogies, des métaphores ou des exemples concrets qui facilitent la compréhension. Exemple : Comparer les neurones aux “câbles électriques” dans le cerveau aide à rendre leur rôle plus accessible.

En vulgarisation, il faut donc équilibrer les deux : simplifier la terminologie complexe tout en tenant compte des nuances sémantiques pour transmettre un contenu fidèle, clair et engageant.

Prévention des malentendus

En vulgarisation, il est crucial de réduire les interprétations erronées. Une attention à la sémantique permet de clarifier les zones où un terme pourrait prêter à confusion.

Les malentendus

Voyons maintenant comment se forment les malentendus. Les modèles théoriques de la communication entre deux personnes considèrent généralement qu’une communication est réussie lorsque le message émis est identique au message reçu. Si cela peut sembler extrêmement basique, il existe de nombreuses circonstances qui peuvent modifier un message entre son émetteur et son récepteur. La première et peut-être la plus importante : la subjectivité. Émetteur et récepteur disposent nécessairement de versions différentes de l’interaction, mais aussi d’une compréhension différente des mots qui sont employés [1]. Et cela est particulièrement vrai pour les termes relatifs aux ressentis ou aux émotions.

Interprétation

Imaginez une seconde que je vous dise “cette situation est vraiment surprenante”. Vous en déduirez sans doute que je suis surpris. Bien. Mais suis-je surpris positivement, épaté, époustouflé ? Surpris négativement, déçu, frustré ? Surpris profondément, désorienté, confus ? Nul ne peut le dire sur la base de cette simple phrase. Ou plutôt : chaque personne lira et interprétera cette phrase sous le prisme de son propre vécu, et de sa propre compréhension du terme “surprenant”. Et ce genre de situation a une conséquence inévitable : le malentendu [1].

Le langage est fait de différences

Selon Michaël Oustinoff, chercheur en traductologie : “contrairement à une idée reçue, le langage n’est pas fait pour transmettre un contenu univoque, de manière « immédiate », « claire » et « transparente », puisqu’il n’est fait que de différences” [2].

Langage et état émotionnel

Notre langage semble refléter nos états émotionnels. Ainsi, une équipe de scientifiques de l’université de Pittsburgh a récemment montré qu’un vocabulaire plus large pour décrire les émotions et sentiments négatifs est associé à une santé psychologique et physique plus fragile. À l’inverse, utiliser davantage de termes décrivant les émotions positives est signe de bonne santé.

Sources et liens en relation avec l’article

Découvrez les différentes sources permettant d’approfondir nos articles.

  • [1] Servais, C., & Servais, V. (2009). Le malentendu comme structure de la communication.
  • [2] Oustinoff, M. (2019). Le langage est l’instrument du malentendu. Hermès, La Revue, 2(2), 52-56
  • [3] Thomas, J. (2010). Pathologies sociales de la communication. Lectures